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La finance Asiatique

 

 

06/02/13 -Un marché à fort potentiel: le Japon

Alors que les marchés européens recommencent à douter et que les incertitudes reviennent rappeler aux investisseurs que rien n'est gagné dans la zone euro (euro trop fort, scandales en Italie et en Espagne), un marché dont on parle peu, mais qui à mon avis redevient très intéressant pour investir aujourd’hui, reste le marché japonais.

Ce marché délaissé pendant de nombreuses années, n'arrête pas de grimper, la raison est très simple : la baisse du yen par rapport aux autres devises et notamment à l'euro et au dollar a fait revenir d'énormes flots de liquidité qui viennent s'investir sur le marché nippon.

Si on observe le Nikkei, l'indice de référence japonais, on constate que le marché ne cesse de monter et le marché a clôturé avec un bon de 3,77% à son plus haut niveau depuis 2008, ceci est dû en grande partie à la baisse du yen et à l'annonce que le gouverneur de la banque du Japon quittera ses fonctions le 19 mars.

Le Nikkei à l'heure où j'écris ces lignes se retrouve à 11463 points et pourrait aller chercher dans les mois qui viennent les 12000points.

Si vous voulez savoir quelles valeurs jouer sur ce marché, n'hésitez pas à me contacter.

 

Denis CHRIQUI
www.coach-boursier.com
tel: 06 85 19 09 18

 

 

30/06/11 - La finance chinoise : Impacts sur les entreprises occidentales en Asie

Après la crise des subprimes de 2008 du nom des crédits immobiliers risqués accordés en nombre par les institutions financières puis titrisés et vendus partout dans le monde , le facteur déclencheur a été une crise très violente dans le marché du logement , qui a entraîné le monde dans une des crise les plus graves de l’histoire, le monde s’est divisé en deux , d’un côté des pays prêteurs, de l’autre des emprunteurs.

En 2010, 30 ans après sa mutation vers le capitalisme grâce à Deng Xiaoping, la Chine avec une population de plus d’un milliard trois cent trente et un millions d’habitants, plus du cinquième de la population mondiale, avec une superficie de plus de 9 millions de km2, un taux de croissance aux alentours de 10% depuis plusieurs années a ravi la place de deuxième économie mondiale au japon.
La chine est donc montée sur la première marche du podium et à détrôné le japon.

Selon les statistiques officielles le PIB en termes nominaux (inclus l’inflation) s’est élevé sur l’année 2010 à 5474 milliards de dollars contre 5876 milliards de dollars pour le PIB chinois.
Le rattrapage effectué par la Chine a été particulièrement rapide puisqu’il ya cinq ans la taille de l’économie chinoise était encore inférieure de moitié à celle du Japon .

J’aimerai rapidement revenir sur l’histoire de la Chine pour comprendre comment ce pays a réussi ce pari qui paraissait irréalisable il ya encore un demi siècle .

En 1945 la Chine sort de l’occupation japonaise et se libère des interventions étrangères notamment occidentales qui avait mené le pays de défaites en défaites à partir des guerres de l’opium .

En 1949 Mao prend le pouvoir et crée la république populaire de Chine , qui comprend la Chine occidentale ,Hong Kong et Macao.
Aujourd’hui son développement économique engagée par les reformes de Deng Xiaoping et de ses successeurs ont fait de la Chine un des premiers acteurs économique et géopolitique mondiaux .

Aujourd’hui la Chine est dans une période d’ouverture et de développement économique accéléré et il semble que les réformes en cours aient permis au peuple chinois de déployer son industrie et que sa puissance soit comparable à celle des grands pays occidentaux .
La Chine est aujourd’hui qualifiée d’usine du monde et premier exportateur du monde et des études ont montré que le panier d’un ménage français dans sa partie non alimentaire , contenait pour moitié des produits fabriqués en Chine .

Mais revenons à la finance chinoise :la Chine a accumulé d’énormes réserves de change , ses réserves viennent de dépasser les 3000 milliards de dollars .Pour les gouvernements occidentaux , la Chine maintient son taux de change à un niveau excessivement bas .
La question qu’on est en droit de se poser est –ce que le yuan est vraiment sous évalué et de combien ?

Avant toute chose , j’aimerai rappeler la célèbre phrase du secrétaire d’état au trésor américain John Connaly qui en parlant du dollar disait c’est « notre monnaie , c’est votre problème .
Les chinois peuvent affirmer aujourd’hui la même chose en parlant du yuan renminbi.

Depuis plusieurs années , les responsables économiques occidentaux critiquent souvent la dévaluation massive du yuan en raison des tensions insoutenables qu’elles génèrent. Ils pensent que les dysfonctionnements du marché des changes crées par la non convertibilité du yuan ont contribué au déclenchement de la crise et accroissent les risques entourant la sortie de récession .Sa participation en 2009 au soutien de l’économie mondiale via le G20 a permis d’un côté à Pékin de consacrer plus de 80% de son plan de relance de 14% du PIB à l’investissement , au risque d’accroitre les surcapacités industrielles .

De l’autre la réévaluation prudente de 21,5 % du yuan commencée depuis 2005 a été interrompue en 2008 au profit d’une parité fixe du dollar à 6,825.

Ce qui s’est traduit par une dévaluation compétitive de 20% vis-à-vis de l’euro depuis janvier 2009.

Les exportations chinoises ne cessent de conquérir des nouvelles parts de marché , dans le même temps le monde développé se retrouve avec une croissance de plus en plus molle qui ne dépassera pas 1,5 / 2% pendant de longues années , alors que la Chine continuera a fleurter avec les 10% de taux de croissance.

Depuis février 2011 , le yuan est passé de 8,60 à 9, 60 euros à fin avril 2011 .Alors que dans le même temps le yuan est passé de 6,80 à 6,50 dollars .

A l’heure ou je vous parle ce cours est de : La violente bataille commerciale qui fait rage autour du taux de change du yuan pourrait être le premier choc des titans de la globalisation. Un yuan relativement bas par rapport aux grandes monnaies permet à la Chine d’attirer toujours plus d’entreprises occidentales sur son territoire et surtout dans les zones franches d’exportation pour assembler des produits d’exportation bon marché , d’accumuler d’énormes réserves de devises et surtout d’employer des centaines de millions de chinois .

Ces zones ont joué un rôle important dans l’économie chinoise et sont considérés comme des moteurs de croissance dans les régions.
Elles ont considérablement contribué aux apports d’investissement directs étrangers et au commerce , en particulier aux échanges et exportations de haute technologie , ainsi qu’à la production industrielle et au PIB .
Elles représentent également la majeure partie des emplois dans les entreprises financées par des capitaux étrangers en Chine.

Depuis le 8 juin les dirigeants chinois et nord-coréens ont inauguré la zone économique de l’île de Huang Jin Ping , un pont reliant la Chine à la Corée du Nord devrait être achevé d’ici 2 ans , l’objectif étant d’accélérer les échanges entre la Chine et la Corée du Nord .
Pékin entend pousser le régime de Pyongyang à des réformes sur le modèle de la politique d’ouverture mené en Chine depuis trente ans , un moyen pour les chinois d’étendre leur influence dans le nord –est asiatique .

Le texte signé entre les deux pays accorde le droit d’exploitation du terrain à la Chine pour une durée de 50 ans , en échange d’une garantie sur les bénéfices des futures activités qui y seront développées .
La Corée du Sud est la grande perdante , et tous les projets entre la Corée du nord et la Corée du Sud sont au point mort , depuis le torpillage de la corvette sud coréenne.

La plupart des partenariats avec les usines nord – coréennes sont entre les mains des chinois , et par ce pont transiteront l’essentiel des marchandises et les échanges ne peuvent que s’accélérer. Cette zone devrait ressembler à Kaesong avec une priorité donnée aux biens de consommation courantes . Les premiers coups de pioche ont été donnés par une entreprise nord –coréenne .

L’idée de Pyongyang est d’abord d’attirer des capitaux , pour pékin les zones économiques doivent permettre de créer de nouveaux débouchés , et servir de points de transit avec une nouvelle route qui desservira la ville chinoise de Huchun au port nord –coréen de Najin Sonbong.
En ce qui concerne les investissements étrangers ,à la lune de miel entre les entreprises occidentales et le gouvernement chinois succède aujourd’hui des scènes de ménage.

Depuis le mois d’avril Washington et Bruxelles accuse la Chine de limiter les investissements étrangers en Chine et court-circuiter le processus d’appel d’offres. Cependant au cours des 4 premiers mois de l’année , les investissements directs étrangers ont enregistré une hausse de 26% pour atteindre 38,8 milliards de dollars , indique le ministère du Commerce de la RPC.

Sur les 4 premiers mois de l’année , 8152 entreprises étrangères ont été crées dans l’Empire du milieu , soit une augmentation de plus de 8 % sur un an. Le changement de ton dans les relations commerciales entre les pays occidentaux et la Chine s’expliquerait ,entre autres par la suppression de mesures fiscales dans de nombreux secteurs d’activité ou les entreprises occidentales étaient présentes .

En fait les chinois voudraient réorienter les flux d’investissements vers la recherche et le développement et l’économie verte , notamment dans les provinces occidentales du pays , ou les opportunités restent importantes et la concurrence moins vive que sur la côte Est. Les investissements étrangers en Chine ont été nécessaires pour financer l’outil industriel et importer les technologies , aujourd’hui ils apparaissent moins stratégiques .

La restriction des investissements étrangers en Chine est liée à la volonté de la Chine de rééquilibrer ses échanges commerciaux en faveur du marché intérieur. On estime que plus de 50 % des exportations chinoises sont réalisées par des sociétés à capitaux étrangers aujourd’hui.
La Chine impose par exemple des restrictions pour les investissements dans des secteurs en surcapacité et pour l’industrie polluante .
Quant aux secteurs stratégiques comme les industries du complexe militaro-industriel , le secteur pétrolier ou la production d’électricité , ils sont interdits aux sociétés étrangères.

Dans le secteur de la chimie , la concurrence est forte mais il reste des opportunités si la technologie de production ou le produit lui-même a un intérêt pour l’économie chinoise et il sera possible de trouver un terrain d’entente avec le partenaire chinois .

Outre l’instabilité de la réglementation , les entreprises occidentales se retrouvent confrontées au contrôle de l’état au sein des sociétés chinoises avec lesquelles elles ont fondé une coentreprise ou dont elles envisagent l’acquisition. Très souvent , les dirigeants de ces sociétés occupent en même temps des postes au sein du gouvernement local , agissant donc dans l’intérêt des autorités chinoises et non pas celles de l’entreprise.
C’est un capitalisme d’état ;quand une entreprise occidentale rachète une entreprise chinoise , il lui est parfois très difficile de la restructurer .
Les économistes restent cependant optimistes sur les implantations européennes en Chine , une étude récente menée par la chambre de commerce et d’industrie française en Chine a élu 4 villes chinoises dans le top des 7 destinations préférées des entreprises multinationales pour installer leur siège régional en Asie .Quant aux revenus générés par les entreprises françaises dans le pays , ils ont atteint 35 milliards d’euros en 2010 , ce qui représente trois fois le montant de leurs exportations.

La Chine est donc à la conquête du leadership mondial, elle peut être comparée à la stratégie des Etats –Unis dans les années 20, et qui s’acheva par la grande déflation et par la désintégration des échanges et des paiements mondiaux sous le choc du protectionnisme et des dévaluations compétitives .

Aujourd’hui je pense que la direction du monde peut être comparée à une direction bicéphale ou américains et chinois se partagent les beaux rôles .
Le pari de la Chine consiste à soutenir le dollar via les quelques milliards d’actifs et les 900 milliards de bons du trésor américain qu’elle détient , en échange de trois contreparties.
1-la montée en puissance de ses exportations
2-l’investissement dans l’accès aux matières premières , et dans l’acquisition d’actifs et de technologies dans les pays développés et enfin
Le développement d’une zone de développement asiatique( ASEAN association of south east asia) crée en 1967, composé de 10 pays dont la Thaïlande , l'Indonésie , la Malaisie, le Laos , Singapour, le Cambodge) avec pour objectifs de contrecarrer le leadership américain dans la zone pacifique .

Je pense qu’à plus ou moins long terme le yuan devra être convertible et la Chine a pris des mesures pour favoriser l’internationalisation du yuan , des programmes de règlement de transactions en yuan ont déjà vu le jour , notamment dans les pays frontaliers comme le Laos ou le Vietnam ,d’autre part elle a créée un marché de yuan offshore à Hong Kong , une des principales places financières asiatique et à Singapour.
Elle a d’autre part fait des accords de swap avec des banques centrales étrangères , les prochaines étapes restent la convertibilité du yuan et faciliter l’ouverture de la bourse de Shanghai et de Shenzen aux entreprises occidentales .

Je vais faire une petite parenthèse sur la bourse de Hong Kong qui a l’image de son siège qui se trouve au pied de 2 tours rondes , ou en prenant l’escalator , on grimpe entre deux murs d’eau symbole de l’argent qui coule à flot .

Cette bourse surfe sur les vagues de la croissance chinoise et le HKSE croule sous les introductions des plus grands groupes du continent en mal d’argent , en effet il n’y a jamais eu autant de liquidités à Hong Kong et grands nombres d’entreprises occidentales surtout de luxe viennent s’y introduire (samsonite , gucci ,Prada …)
Aujourd’hui Hong Kong se retrouve à la cinquième place des capitalisations boursières dans le monde .

Si Pékin ne bronche pas de voir filer les fleurons de son économie à Hongkong , c’est parce que les chinois ont compris qu’il fallait conserver cette enclave capitaliste car les bourses de Shanghai et de Shentzen n’ont pas l’expertise de la place de Hongkong en matière de finance internationale , ces 2 places sont priées de coopérer étroitement avec HK pour apprendre les ficelles du métier qui leur fait défaut .
Début janvier , un nouvel indice a été lancé commun aux valeurs cotées à HK ,Shanghai et Taiwan .

La Chine est en passe de devenir la première place mondiale pour les introductions avec 75 milliards de capital levé à Shanghai et Shentzen , 300 opérations ont été réalisées en 2010.
La réforme des marchés boursiers est toujours en cours , une part des titres est toujours non échangeable.

L’accès à ces marchés est parfois limité pour certains acteurs économiques , en fait il faudrait élargir l’accès au marché des petites et moyennes entreprises dont les moyens de financement sont souvent limités. Les autorités veulent faire de Shanghai , une place financière internationale de premier plan en 2020 , elles font évoluer leur marché financier avec prudence. Malgré les déceptions des petits porteurs face à un marché volatil, les capitaux continuent d’affluer , car la population chinoise dispose d’une épargne colossale qui s’investit en grande partie dans de simples dépôts à terme souvent mal rémunérés ou dans l’immobilier secteur déjà en surchauffe .

Les marchés financiers chinois encore balbutiants devraient se développer grâce aux banques étrangères qui seront autoriser à proposer à leurs clients en Chine des produits de placement collectifs (actions , obligations…) Pékin parle d’une grande Chine financière et HK n’y voit que des avantages , plus elle enregistre d’introductions en bourse ,plus elle renforce son poids sur la scène internationale.
Donc le yuan deviendra convertible en d’autres devises et il faudra que les chinois le laisse s’apprécier ou se déprécier , ce qui constituera la clé du modèle chinois .

IL faut rappeler que le cours de change du yuan est encadré par la banque de Chine et donc contrairement aux autres grandes devises n’est pars régi par les lois du marché de l’offre et de la demande.
La plupart des économistes pensent que le cours du yuan est sous-évalué de 20 à 40% , pour ma part je pense qu’il faut laisser parler le marché des changes et donc le rendre convertible rapidement.
La question qu’on est en droit de se poser est quel impact aura un yuan plus élevé .

Les conséquences seraient économiques et politiques.
Le coût de la main d’œuvre risquerait d’augmenter , ce qui aurait pour conséquence une perte de compétitivité qui mettrait ses usines au régime sec , ce qui conduirait à un chômage massif susceptible de créer des troubles sociaux et politiques qui apparaissent déjà dans certaines régions.

Un relèvement du taux du yuan pourrait avoir des effets désastreux , et surtout à déprécier ses avoirs en bons du trésor américain , car la Chine est devenue au fil des années , le pays qui achète le plus de bons du trésor américain .

Le pays le plus endetté du monde se finance grâce au surplus monétaire chinois. Renchérir le taux de change du yuan reviendrait à déprécier d’autant la valeur des actifs financiers américains détenus par la Chine , et à rompre cette dépendance. Aujourd’hui pour limiter ses excédents commerciaux , la Chine a le choix entre deux options :
Augmenter le taux de change nominal yuan / dollar ou laisser filer l’inflation. Actuellement le taux d’inflation est de 5,5%, c’est le taux d’inflation le plus élevé depuis 3 ans , ce qui a contraint la banque centrale chinoise a relevé de 50 points de base du taux de réserve obligatoire des banques .

Le relèvement de ces réserves permet de freiner le volume de nouveaux prêts que les banques peuvent accorder et réduire la croissance de la masse monétaire. L’inflation des produits alimentaires reste la principale préoccupation des autorités chinoises qui veut maintenir la hausse des prix à la consommation à 4 %. La sécheresse et les inondations de ces dernières semaines dans les régions du centre et du sud de la Chine ont aggravé la pénurie d’électricité et ont poussé les prix des denrées alimentaires à la hausse ; L’inflation frappe davantage les non fortunés et des tensions sociales apparaissent dans plusieurs régions chinoises.

Mais revenons à l’internationalisation du yuan : depuis quelques années les autorités chinoises affichent leur volonté d’accroître le rôle international de leur monnaie afin d’en faire une monnaie de référence et d’imposer Shanghai comme le nouveau centre financier de la planète à l’horizon 2020. Le processus de libéralisation du yuan a commencé en décembre 2008 avec l’annonce par le conseil d’état d’un plan pilote pour le règlement en RMB des importations et des exportations chinoises .
En juillet 2009 , ce plan a été mis en œuvre pour les échanges commerciaux entre 365 entreprises désignées dans 5 villes et la zone ASEAN avec laquelle la Chine a des accords commerciaux .
Le 22 juin 2010 la Chine a annoncé l’élargissement de ce plan pilote à 20 provinces chinoises et au monde entier et la Chine prend une importance considérable dans les échanges commerciaux avec la France et des opportunités nouvelles s’offrent aux entreprises françaises qui commercent avec des partenaires chinois .

La tendance de fond est que le yuan s’apprécie depuis quelques années , ce qui expose les fournisseurs et acheteurs chinois à un risque de change .
Dans la pratique le prix fixé par un fournisseur chinois ne sera valable que pour une durée limitée pas plus de 3 mois. Pour couvrir ce risque de change potentiel , il inclut une marge supplémentaire de 5 à 7 % du prix unitaire .En acceptant de se voir proposer un prix en yuan, l’importateur français va faciliter sa relation commerciale avec son fournisseur .
En effet , n’étant plus soumis au risque de change , ce dernier sera en mesure de lui proposer un prix plus juste , c'est-à-dire minoré et valable sur une durée plus longue , ce qui donne à l’importateur une meilleure visibilité sur ses prix d’achat.

De son côté l’exportateur peut également tiré profit d’une offre de prix libellé en yuan qu’il proposera à ses prospects , en se mettant à niveau de son client chinois , l’exportateur lui permet de comparer plus rapidement son prix à ceux de la concurrence.

Un autre avantage de l’internationalisation du yuan : la possibilité pour une entreprise française d’ouvrir un compte et de réaliser des opérations en yuan depuis la France dans certaines banques (HSBC). De nombreuses entreprises occidentales sont actives en Chine , à la fois sur des activités de sourcing qui génèrent donc des sorties de yuan et des activités de vente qui génèrent des entrées de yuan .Un compte en yuan permet de réaliser des opérations de compensation , l’entreprise ne changera en euro que le différentiel net. Mais cette libéralisation du yuan est très encadrée , les autorités chinoises ont pour objectif principal de favoriser les flux commerciaux en yuan , tout en maitrisant le risque de spéculation sur la monnaie chinoise, ainsi la gestion des flux en yuan est soumis à plusieurs conditions :les règlements ne sont possibles que pour des opérations commerciales adossées à des flux de biens ou services en provenance ou en direction de la Chine .

IL est par exemple impossible de réaliser des paiements de salaires ou de transactions purement financières . Autre contrainte , l’entreprise doit s’assurer que sa contrepartie chinoise a bien sa licence MDE (mainland designated enterprise )délivrée par les autorités des provinces chinoises aux entreprises autorisées à commercer en yuan. Les autorités chinoises annoncent la mise à disposition dans quelques semaines de 60 000 MDE exportatrice. L’entreprise française doit donc s’assurer que sa contrepartie chinoise fait bien partie de ces MDE et que sa banque en France peut lui offrir les services financiers dans cette devise (paiement, trade , ouverture de compte …). Travailler en yuan , c’est fidéliser la relation commerciale en simplifiant la tâche de son partenaire chinois , qu’il soit client ou fournisseur .

Pour les importateurs on constate 3 avantages : d’abord la possibilité de figer le prix d’achat des biens sourcés sur des durées plus longues , ensuite un moyen de fidéliser sa relation avec ses fournisseurs enfin, la possibilité d’élargir sa base de fournisseurs à des fournisseurs ayant un accès limité aux devises étrangères .

Pour les exportateurs , cette libéralisation du yuan présente 4 avantages :la possibilité de gérer de manière optimale les flux en yuan en réalisant des compensations entre encaissements et décaissements .

-un avantage compétitif en remettant une offre directement dans la devise de son client , ce qui est un moyen de le fidéliser en lui permettant de se libérer du risque de change et ainsi de réduire son cycle de paiement.
Enfin l’exportateur peut aussi élargir sa base de clientèle à des clients ayant un accès restreint aux devises étrangères .

Dans le deux cas , pour l’importateur comme pour l’exportateur , cette nouvelle possibilité de libeller des contrats en yuan est très intéressante.
Les opérations réalisées en yuan depuis l’étranger sont encore rares et confidentielles depuis la France, mais elles sont appelées à se développer dans les années à venir.

Actuellement les 2/3 des flux de capitaux vers la Chine passe par des centres offshores , Hongkong compris et cela se fait dans une grande opacité. Les chinois voudrait s’affranchir progressivement du dollar , dont l’afflux important et continu en Chine risque de raviver l’inflation .

Avant de conclure , j’aimerai revenir sur les clefs culturelles qui ont fait de la Chine la deuxième puissance mondiale. Dans la pensée occidentale , l’efficacité suppose de construire une forme idéale et de la projeter sur le réel pour la faire entrer dans les faits.

Cette opération introduit deux notions : l’entendement et la volonté ;
Elle conduit ainsi à la distinction entre la théorie et la pratique : le général dessine le plan de bataille avant d’engager les opérations : l’économiste trace une courbe de croissance…
Les chinois n’envisagent pas l’efficacité comme les occidentaux , l’efficacité ne dépend pas de ma seule initiative individuelle , mais aussi de facteurs propres à une situation , sur lesquels on peut s’appuyer pour réussir.

La pensée stratégique chinoise dit ose ne pas agir , le grand stratège est celui qui défait l’ennemi avant l’affrontement , par transformation progressive , et donc par déstructuration plutôt que par destruction .
IL ne s’agit pas de désengagement, de passivité , de retrait du monde , mais d’un agir d’autant plus discret qu’il opère en amont et n’a pas à peser : plus tôt j’aperçois les facteurs favorables , moins j’ai ensuite à forcer pour réussir , moins j’ai besoin d’intervenir.
IL faut favoriser ce qui vient naturellement .

Alors que la pensée occidentale s’est organisée à partir d’un affrontement de discours , par opposition du pour et du contre , il faut deux discours opposé pour mettre en place la vérité. A cette logique de l’affrontement , la pensée chinoise préfère l’oblique , dans le domaine stratégique , comme dans celui de la parole « faire du bruit à l’est pour attaquer à l’ouest.

Ce proverbe chinois ne s’entend pas seulement dans le domaine militaire mais aussi dans celui du discours , il signifie qu’il y a d’un côté tout ce que l’on dit : de l’autre le silence et la nuance .
IL faut apprendre à lire cet indirect , et tirer les conséquences sur le plan politique par exemple le refus de l’affrontement est d’une certaine façon un barrage au développement de la démocratie , car celle-ci suppose programme contre programme.

Le programme permet la concertation, la délibération et la prise de position qu’il soit appliqué ou non vient après. IL y aurait donc un cout à la sagesse prônée par la Chine : en recommandant de garder l’esprit ouvert , de ne pas sombrer dans la partialité du pour et du contre .
S’il fallait résumer la pensée chinoise d’un mot , on pourrait dire qu’elle est une pensée des processus , la pensée chinoise pense toujours à partir d’une dualité , et donc en terme de relation :celle du ciel et de la terre , de l’homme et de la femme…..Et demain est ce que la Chine perdra la spécificité de sa culture , et penserons nous tous selon les mêmes modalités ? Comme disait le président Mao il faut marché sur ses deux jambes , une jambe occidentale et une jambe chinoise .

En conclusion les raisons de s’installer en Chine pour les entreprises occidentales demeurent nombreuses. En effet pour ces entreprises , l’implantation en Chine continue de représenter un enjeu stratégique important , les enjeux sont les suivants : s’implanter sur le marché chinois , pour vendre, créer une base d’exportation à partir de la production à bas couts de main d’œuvre , rechercher des fournisseurs locaux permettant d’acheter des biens ou des composants à des prix compétitifs , profiter des compétences locales pour développer une capacité d’innovation .
La majorité des entreprises occidentales s’implantent en Chine parce que l’accès à ce marché , dont la croissance se poursuit au rythme de plus de 10% par an profite à leur développement .

Ces sociétés savent que leurs investissement en Chine leur permettent de trouver un indispensable relais de croissance .
Les implantations françaises en Chine sont au nombre de 2000 implantations pour 900 entreprises 40 % des bureaux de représentation et des sièges des entreprises sont à Pékin et 30% à Shanghai .La province de Guangdong est la première province d’accueil des investisseurs étrangers.

La Chine de l’Est (Shanghai , Jiangsu, Zhejiang , et Anhui ) concentre plus de 40% des implantations françaises .
La diversification vers le Centre et l’Ouest est encore faible sauf sur certains pôles comme Wuhan ou Xian .

L’enjeu de développement de la capacité d’innovation est porté par des entreprises comme Sanofi-Aventis, France Telecom , ou Schneider Electric qui dès 2004 , ont décidé de créer des unités d’études globales , de veille ou de recherche et développement s’appuyant sur le niveau élevé des compétences scientifiques et techniques locales , le cout modéré de ces ressources et la possibilité de capter les usages ou de réaliser des études sur des échantillons de populations très significatifs.
Enfin , on observe que la Chine est devenue un pivot important des politiques d’achat des entreprises .

C’est le cas bien sûr dans la grande distribution qui a depuis longtemps une activité de sourcing des produits non périssables (Carrefour).
C’est aussi le cas d’entreprises industrielles comme Schneider Electric.
Cependant les entreprises occidentales ont à gérer des paradoxes surprenant que la plupart ne parviennent que difficilement à surmonter , il ya un entremêlement entre modernité et archaïsme. L’implantation sur le marché chinois constitue toujours en engagement stratégique d’importance pour les entreprises occidentales. Au cours de ces dernières années , les possibilités d’expansion du marché domestique ont entrainé une expansion continue des investissements directs étrangers dans ce pays.
Ces implantations ne se font pas sans problèmes tant au niveau de l’environnement socioéconomique que de celui des pratiques de management .

Comprendre les nouveaux enjeux et défis à affronter en Chine est plus que jamais nécessaire pour entreprendre dans ce pays .
La réorientation par le gouvernement chinois du modèle économique qui a fait la réussite de sa stratégie depuis la fin des années 1990 induit des conditions d’installation nouvelles des firmes étrangères qu’il faudra prendre désormais en compte .

Les avantages économiques de la Chine qui reposaient jusqu’alors sur le cout du travail et la flexibilité de ses entreprises ,est en train d’évoluer , car le pouvoir Chinois a décidé d’investir aussi sur la qualité de sa main d’œuvre et la remontée en gamme des produits et de échanges entre la Chine et le reste du monde. Cette révision de politique économique , bien qu’elle ne bénéficie pas toujours de la loyauté des pouvoirs régionaux , conduit à une réorientation plus sélective des investissements directs étrangers vers des domaines et des régions d’implantations identifiés comme vecteurs de cette nouvelle stratégie. Cette inflexion économique s’accompagne depuis 2004 vers une plus grande stabilité sociale .
A travers le projet de construction d’une « société harmonieuse », l’équipe dirigeante en place poursuit des réformes visant à faire bénéficier les catégories de la population chinoise victimes du fort accroissement des inégalités de droits sociaux. La mise en place d’un nouveau code du travail en 2008 est la volonté de faire de la Chine un état de droit , même si les preuves de cette volonté sont encore minces .
On peut penser que les réformes engagées produiront nécessairement des effets sur les conditions d’opérations des entreprises étrangères en Chine, ne serait-ce qu’à travers l’élévation de leurs couts d’exploitation. Mais attention, le risque social est la principale menace qui pèse aujourd’hui sur l’avenir de la Chine .Sans garantie de poursuite du rythme de croissance actuel, la stabilité politique et sociale du pays n’est pas assurée .

Or le ralentissement maitrisé de la croissance économique du pays constitue l’objectif des autorités chinoises. Sous l’angle des pratiques de management , la permanence d’une opposition entre système économique ultra libéral et système politique autoritaire pose problème y compris dans l’entreprise. Cette opposition peut elle se transformer en sources d’instabilité pour la société et les entreprises. Dans un tel contexte les entreprises occidentales installées en Chine sont attentives à faire évoluer leur modèle de management en prenant en compte les facteurs de risque : une forte présence de l’état dans les affaires , un environnement juridique non stabilisé , des spécificités culturelles importantes.

IL ressort de ces observations une certaine incertitude. Le dynamisme marchand de la Chine et sa montée en puissance sur la scène économique mondiale sont des phénomènes récents et clairs. Ils ne doivent pas faire oublier un principe fondamental : il existe des conditions sociales au développement de l’économie de marché , en particulier une certaine stabilité de l’ordre social. Celle-ci semble aujourd’hui découler d’une contrainte politique extrêmement forte et non d’un effacement d’un état centralisateur .
Promouvoir une société harmonieuse signifie donc privilégier un mode de développement plus qualitatif et durable , mieux gérer les ressources et surtout accorder des droits sociaux aux catégories les plus vulnérables et notamment les ruraux.

D’autre part après avoir rachetée une partie de la dette américaine, la nouvelle stratégie Chinoise est d’africaniser l’Europe en rachetant une partie de la dette des pays les plus endettés comme les piigs la Grèce( rachat d’une partie du port du Pyré , des chemins de fer grecs… ou la Hongrie , ou elle vient de racheter des obligations hongroises et à prêter un milliard d’euros à ce pays , par le biais de la banque nationale chinoise sur fond de crise de l’euro et des finances publiques d’un grand nombre de pays européens .

Pékin confirme son intérêt pour l’Europe après avoir fortement investi en Afrique en Amérique en Australie .Cette annonce du premier ministre chinois Wen Jibao traduit la nette montée en puissance des investissements chinois en Europe , notamment après les investissements déjà opérés en Pologne et en Grèce , il a souligné que la Chine avait choisi la Hongrie pour qu’elle devienne sa plateforme logistique .
Les emprunteurs d’hier sont devenus les nouveaux prêteurs du monde .


Denis CHRIQUI
Tel:06 85 19 09 18
mail:denis.chriqui@noos.fr



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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- La Chine, le yuan et la crise

Fiches: Psychologie du trader
- Gagner en bourse avec 30 minutes par jour
- la règle du 3/1
- Pourquoi les particuliers perdent en bourse ?
- Avant de prendre position
- Les 10 commandements du Trader
- En trading: Gérer vos émotions
- Le mental pour réussir
- Le day-trading
- Ce qu'il ne faut pas faire