23/11/11 - Les banques européennes sont-elles en danger ?
Les banques européennes vont de plus en plus mal , et ont toujours en portefeuille beaucoup d'actifs toxiques qu'elles détiennent depuis la crise de 2008 et ne sont toujours pas parvenues à effacer ces pertes latentes .
A chaque dégradation d'un Etat , les banques qui détiennent des obligations de ces états sont violemment attaquées et sanctionnées par les marchés .
Aujourd'hui le problème majeur pour les banques est de se re-financer , car elles sont obligées d'emprunter pour prêter, et aujourd'hui on assiste sur le marché interbancaire à une méfiance des unes par rapport aux autres .
Les banques européennes doivent donc trouver d'autres sources de financement et depuis quelques jours elles ne peuvent même plus compter sur le soutien des fonds américains
Nous sommes actuellement en présence d'une crise de liquidité qui peut mener à une situation catastrophique , et l'entrée éventuelle en récession des économies va fragiliser un peu plus les banques .
Aujourd'hui plusieurs banques françaises comme la Société Générale , le Crédit agricole , ou la BNP sont considérées comme dangereuses par les analystes et les agences de notation , et leur descente aux enfers est loin d'être terminée .
Les banques italiennes quant à elles ne sont pas mieux loties , elles n'ont pour la plupart pas suffisamment de fonds propres et le meilleur exemple en est la banque UniCredit qui dispose seulement de 4% de fonds propre soit 74 milliards , alors qu'elle devrait en détenir 8% soit le double .
Une perte de plus de 4% de ces actifs entraînerait une faillite de la banque .
De toutes les banques européennes UniCredit est celle qui devra se re-financer le plus en 2012 , et son coût d'emprunt sera très élevé et actuellement elle affiche déjà des pertes importantes de plus de 14 milliards d'euros au dernier trimestre .
Les banques françaises ne sont pas mieux loties , elles ont empruntées plus de 100 milliards d'euros à la BCE en Octobre , ce qui est énorme.
Les conséquences sur les investisseurs particuliers vont très vite se faire sentir .
Les banques réduisent d'ores et déjà le montant des prêts immobiliers et commerciaux , et les répercussions sur la croissance vont très vite apparaître. Conséquences l'agence Standard and Poors a averti que les notes souveraines de la zone euro pourraient être dégradées si les emprunts d'état restent élevées et si les banques continuent à réduire leur bilan.
Pour sortir de cette crise , la BCE et les gouvernements européens doivent mettre en place une coordination politique plus étroite , et des interventions plus agressives , et notamment la solution pourrait venir de la planche à billets , pour casser la crise de la liquidité .
En attendant la crise de la liquidité s'étend et les banques européennes vendent leurs obligations souveraines massivement , pour reconstituer leurs réserves de cash, ce qui accélère la crise de liquidité et accélère la contagion.
Le vrai problème est que nous ne produisons plus beaucoup de richesses , en fait nous consommons plus que nous produisons , ce qui se traduit par une accumulation de la dette depuis de nombreuses années .
En conclusion notre système économique actuel n'est plus viable , il faut le repenser , l'améliorer et le transformer si nous voulons survivre à cette crise.
Conséquence directe , en cas d'aggravation de la crise le triple A de la France serait menacé et contraindrait le pays à venir en aide à ses banques.
Denis CHRIQUI
21/09/11
Depuis plusieurs semaines les banques françaises et notamment la Société Générale, la BNP, le Crédit Agricole .. sont attaquées de plus en plus violemment , et les cours de ces valeurs ne cessent de baisser.
Les explications qu'on avance , le plus souvent c'est leur exposition à la dette grecque, mais est ce la seule explication , à mon avis non .
Les banques françaises ont sûrement encore des cadavres dans leurs placards, et tôt ou tard, nous finirons par découvrir ce qui se cache derrière ces baisses permanentes .
Pour l'instant les autorités françaises s'obstinent et refusent de restructurer la dette grecque et prendre leur perte , ce qui risquerait de nous coûter très cher .
L'engagement total des banques françaises sur la dette grecque est estimée à environ 50 milliards d'euros . Si les grecs ne pouvaient rembourser seulement 50% de cette somme , la perte serait de 25 milliards d'euros pour les banques françaises, ce qui serait absorbable par les banques françaises .
Le problème est de savoir si ces banques qui disposent d'emprunts grecs ont parallèlement dans leur portefeuille des contrats d'assurance que l'on appelle, CDS (crédit défaut swap) produit dérivé qui permet de se couvrir contre le risque de crédit .
La banque acheteuse de CDS doit verser une prime à échéance régulière .
Cette prime augmentant au fur et à mesure que le risque augmente .
Si par exemple la Grèce se retrouvait en défaut de paiement total ou partiel de sa dette, la banque s'engagerait à compenser la perte.
Ce produit toxique peut se révéler extrêmement dangereux , car on ne le trouve pas dans le bilan des banques. La question qu'on est en droit de se poser , les banques françaises ont-elles oui ou non vendues des CDS sur la Grèce.
Si c'est le cas les banques françaises n'ont pas finies leur descente aux enfers .
Denis CHRIQUI